Dubaï, le 19 avril 2024 - Les Émirats arabes unis ont été secoués par des pluies historiques au cours des derniers jours, provoquant des inondations massives à travers le pays. Alors que Dubaï lutte pour se remettre des ravages de cette déferlante, l'attention se porte sur l'ensemencement des nuages et son éventuelle contribution à ces événements météorologiques extrêmes.
l'Ensemencement des Nuages
Depuis des années, les Émirats arabes unis utilisent l'ensemencement des nuages comme une arme contre leur climat désertique. Cette technique consiste à introduire des particules d'aérosol, souvent d'iodure d'argent, dans les nuages pour favoriser la formation de précipitations. Cependant, malgré les spéculations initiales, les experts s'accordent à dire que cette pratique n'a pas pu engendrer les précipitations historiques qui ont frappé le pays.
Selon Maryam Al Shehhi du Centre national de météorologie, la quantité de pluie tombée était tout simplement trop importante pour être absorbée par les terrains désertiques, même sans l'intervention de l'ensemencement des nuages. De plus, des spécialistes soulignent que cette technique est généralement utilisée sur des nuages qui ne produisent pas naturellement de pluie, et qu'elle ne peut pas générer des tempêtes aussi violentes que celles observées à Dubaï.
Les propos d'experts internationaux corroborent cette perspective. Andrea Flossman, professeure à l'Université Clermont Auvergne, affirme que même si l'ensemencement des nuages peut offrir un coup de pouce à la formation de précipitations, il ne peut pas provoquer des phénomènes météorologiques aussi dévastateurs. De plus, Friederike Otto du Grantham Institute de l'Imperial College de Londres met en avant le rôle probable du changement climatique dans l'accentuation des événements météorologiques extrêmes comme ceux observés à Dubaï.
L'Efficacité Remise en Question
Pourtant, l'efficacité de l'ensemencement des nuages reste sujette à controverse. Les preuves de son succès sont rares, et certains experts mettent en garde contre les risques environnementaux associés à l'utilisation de produits chimiques comme l'iodure d'argent. De plus, cette pratique peut engendrer des tensions géopolitiques, certains pays accusant d'autres de "voler leur pluie".
Alors que Dubaï fait face aux conséquences dévastatrices de ces inondations sans précédent, il est crucial d'examiner de près les méthodes de gestion des précipitations et leur impact sur l'environnement. Alors que le débat sur l'ensemencement des nuages continue de faire rage, une chose est certaine : la lutte contre les phénomènes météorologiques extrêmes exigera une approche holistique et une coopération internationale accrue.
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