Les étudiants américains, menant un mouvement glorieux de contestation pour soutenir le peuple palestinien, ne sont pas plus arabistes que les étudiants arabes. Mais, leur habilité de se manifester et protester se trouve plus maniable que celle des étudiants arabes pour des raisons historique et politiques.
En fait, les étudiants arabes n’ont pas fait leur devoir complet face à la boucherie perpétuelle depuis plus de demi an, à Gaza. Cependant, l’écart entre la situation de l’université occidentale, notamment américaine, et l’université arabe est carrément catégorique. Un écart qui date depuis des dizaines d’années.
La liberté de protestation
Les peuples européens et étasuniens ont mené, à travers des décennies, beaucoup de guerres civiles et intestines, ce qui a abouti à assoir la démocratie dans toutes ses formes et nuances. C’est à ces guerres que revient le mérite de mettre fin aux grands débats constituant auparavant des points de désaccords pour les peuples de cette zone. Ces débats sont articulés autour du régime du gouvernement, le rapport à la religion, le système économique dans ses grandes lignes, les libertés publiques et individuelles. Après la suppression des questions enracinées dans la société et l’Etat, les différends se sont tournés vers des affaires superficielles, traitées par le biais des élections qui émergent les partis gouvernants, et à l’aide des différents moyens de contestation comprenant la manifestation.
Il va de soi que les démocraties, avec toutes leurs failles, acceptent la contestation en dépit de sa dimension. En outre, même si les autorités ont procédé avec violence contre les contestants tel que le cas, aujourd’hui, dans quelques universités américaines ou par incitation comme ce qui se passe à la Bretagne et d’autres pays européens, la contestation demeure inébranlable. Et quand les victimes de la violence policière comparaissent en justice, ils obtiennent par habitude leurs droits.
En revanche, les peuples arabes luttent encore contre le corps autoritaire dans la majorité des pays vu que le sujet de la légitimité et la nature du régime politique sont toujours en question. Les arabes n’ont pas sacrifié autant que les européens durant leurs guerres avant d’aboutir à l’Etat moderne et démocratique. Ce qui ne leurs a pas encore permis de s’approprier de leur droit de contestation.
L’étudiant américain n’est pas plus arabiste que l’étudiant arabe, mais le premier sait le petit prix qu’il va payer pour sa manifestation soutenant Palestine alors que le deuxième ne sait pas le prix coûteux qu’il vas payer s’il a fait son devoir à l’égard de sa causer centrale.
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