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Royaume-Uni : émeutes et désinformation suite à la tragédie de Southport

L'Angleterre est secoué par des émeutes inédite dont l'origine remonte au 29 juillet dernier, lorsque trois jeunes enfants, âgés de 6, 7 et 9 ans, ont été tragiquement tués dans une attaque au couteau dans une école de danse située à Southport, près de Liverpool. Cette tragédie a non seulement endeuillé des familles, mais elle a également déclenché une vague de violences et de manifestations à travers tout le pays. Détails.


Le suspect, un adolescent de 17 ans, a été arrêté peu après les faits et placé en détention. Toutefois, des rumeurs infondées sur son identité ont rapidement envahi les réseaux sociaux. Des informations erronées prétendaient que le suspect était un réfugié musulman entré illégalement au Royaume-Uni, une thèse relayée notamment par l'influenceur masculiniste Andrew Tate, dans une vidéo vue 15 millions de fois. La loi britannique, interdisant la divulgation des noms des mineurs, a été contournée lorsque le juge, face à l'escalade de la désinformation, a autorisé la publication du nom du suspect. Axel Muganoa Rudakubana, un Britannique d'origine rwandaise et non musulman, a ainsi vu son identité révélée, soulignant les failles de la désinformation.

L'impact de cette tragédie sur la société britannique a été dévastateur. Dès le 30 juillet, des manifestations xénophobes ont éclaté dans plusieurs villes du Royaume-Uni, dont Liverpool, Belfast, Manchester et Leeds. À Southport, la mosquée locale a été attaquée, illustrant la montée de la haine. À Rotherham, des émeutiers ont ciblé un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile, brisant des vitres et mettant le feu au bâtiment, tout en scandant des slogans racistes. Ces événements représentent les pires émeutes que le Royaume-Uni ait connues depuis celles de 2011, lorsque des violences avaient éclaté après la mort de Mark Duggan, un homme noir, dans le nord de Londres.

Face à l'escalade des violences, le gouvernement britannique a mis en place une série de mesures. Le Premier ministre Keir Starmer, qui fait face à sa première crise majeure depuis sa prise de fonction début juillet, a annoncé la création d'une force spéciale de 6000 policiers pour faire face aux émeutes. Plus de 400 arrestations ont eu lieu depuis le début des violences, avec plus de 120 inculpations. Le gouvernement prévoit d'augmenter le nombre de places disponibles dans les prisons et met en place des mesures de sécurité renforcées pour les mosquées, répondant ainsi à la demande croissante de protection.

Les autorités attribuent en partie cette crise à la désinformation propagée sur les réseaux sociaux, exacerbée par les groupes d'extrême droite tels que la Ligue de Défense Anglaise, connue pour ses positions virulentes contre les musulmans et les migrants. Cette organisation, soutenue par le parti anti-immigration Reform UK, qui a recueilli plus de 14% des voix lors des récentes élections, a contribué à l'escalade des tensions.

En parallèle des émeutes, des milliers de personnes se sont mobilisées dans plusieurs villes pour contrer la montée du racisme et de l'islamophobie. À Bristol, Brighton et Oxford, des rassemblements pacifiques ont eu lieu, surpassant en nombre les manifestants extrémistes et limitant les débordements.

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