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Interview avec Youssef Zalal: « Représenter le Maroc sur la scène mondiale est ma grande motivation »

Porté par l’ambition de se dépasser et de représenter fièrement son pays, Youssef Zalal a su, au fil des combats, se faire un nom dans l’univers exigeant du MMA. À l’aube de nouvelles victoires, il nourrit un rêve : celui de devenir le premier champion marocain de l'UFC. Avec un parcours marqué par la résilience et la passion, il nous livre dans cette interview une réflexion profonde sur son cheminement, ses aspirations et son désir de contribuer au développement des arts martiaux au Maroc.



- Vous avez grandi à Casablanca et avez déménagé aux États-Unis à l'âge de 13 ans. Quel impact ce changement a-t-il eu sur votre carrière de combattant ?

Déménager aux États-Unis a été un grand changement pour moi. En grandissant à Casablanca, j'étais toujours entouré de ma famille et de notre culture. Quand j'ai déménagé aux États-Unis à 13 ans, tout a changé : les opportunités, le mode de vie et même ma façon de penser. Il y avait plus de ressources et une plus grande exposition aux sports de combat, en particulier au MMA. L'économie et le savoir disponibles aux États-Unis sont à un niveau différent, ce qui a eu un énorme impact sur ma croissance en tant que combattant.

- Vous avez été initié aux arts martiaux dès votre plus jeune âge. Comment cette exposition précoce aux sports de combat a-t-elle façonné votre personnalité et votre style de combat ?

Commencer les arts martiaux à un jeune âge m'a profondément influencé, même si cela n'a pas fondamentalement changé ma personnalité. En fait, ce que cela m’a apporté, c’est une plus grande maîtrise de moi-même, une rigueur, une discipline. Dès mes débuts, j'ai compris que pour progresser dans les arts martiaux, il fallait de la patience, de la persévérance, et surtout, la capacité à encaisser les échecs sans abandonner. Sur le plan du style de combat, cette exposition précoce m’a permis de développer une approche réfléchie. Je ne me repose jamais sur mes acquis. Chaque victoire est un pas en avant, mais chaque défaite m’a poussé à analyser, à me remettre en question et à m’améliorer. Ce processus constant de réflexion et d’ajustement est au cœur de mon approche du combat.

- Vous avez fait vos débuts à l’UFC en 2020. Quels souvenirs gardez-vous de ce premier combat, et comment vous êtes-vous préparé mentalement ?

Mon premier combat à l’UFC reste gravé dans ma mémoire comme l’un des moments les plus importants de ma carrière. C’était bien plus qu’un simple combat, c’était l’aboutissement de plusieurs années de travail acharné et de sacrifices. Mon équipe chez Factory X m’avait préparé intensivement, à tous les niveaux : du grappling à la boxe en passant par le jiu-jitsu. Mais la préparation mentale a été tout aussi cruciale. Je savais que l’UFC, c’était une autre dimension, une autre pression. J’ai dû me recentrer sur mes objectifs et ne pas me laisser submerger par l’ampleur de l’événement. Ce jour-là, je suis monté dans l’octogone avec une seule idée en tête : montrer au monde entier que j’avais ma place parmi les meilleurs.

- Après votre départ de l’UFC en 2022, vous avez réussi à faire un retour en force. Qu’est-ce qui vous a permis de rebondir avec autant de succès ?

Ce qui m'a permis de rebondir, c’est avant tout un travail mental en profondeur. Après ma sortie de l’UFC, j’ai pris du recul pour réfléchir à mon parcours. J'ai réalisé que ce n'était pas seulement une question de techniques ou de performance physique, mais surtout de mentalité. J'ai dû réapprendre à faire confiance en mes capacités, à me rappeler pourquoi j’avais commencé ce sport. C’est dans ces moments de doute que l’on grandit le plus. Je me suis concentré sur ma progression, non seulement en tant que combattant, mais aussi en tant que personne. Ce n’était plus seulement une question de revenir à l’UFC, mais de redéfinir ce que cela signifiait pour moi d’être un combattant. Cette maturité, cette nouvelle perspective, c’est ce qui a alimenté mon retour.

- Votre dernier combat vous a valu une distinction, le prix "Performance Of The Night". Pouvez-vous nous décrire ce moment et ce qu'il représente pour vous ?

C’était un moment indescriptible. Obtenir la "Performance de la soirée", c’est plus qu’une simple reconnaissance, c’est la validation de tous les efforts, de tous les sacrifices que j'ai consentis. Cela montre que chaque entraînement, chaque blessure, chaque difficulté a été un pas vers ce moment. Mais au-delà du titre, c’est aussi une source de motivation supplémentaire. Cela prouve que je suis sur la bonne voie et que je continue à progresser. Pour moi, ce n’est pas seulement un aboutissement, mais un point de départ pour de nouvelles ambitions. Gagner ce prix, c’est la preuve que je peux aller encore plus loin.

- Le MMA est en plein essor au Maroc. Quel regard portez-vous sur cette évolution et comment envisagez-vous d’y contribuer personnellement ?

Je suis extrêmement heureux de voir le MMA se développer au Maroc. C'est un sport qui a encore beaucoup de potentiel à exploiter chez nous. Avec l’ouverture de nouvelles infrastructures, comme le UFC Gym, on constate un intérêt croissant des jeunes pour cette discipline. Lorsque je retourne au Maroc, j’ai toujours à cœur de partager ce que j’ai appris, que ce soit par le biais de séminaires, d’entraînements ou tout simplement en transmettant mon expérience. Je pense que la clé pour faire évoluer le MMA au Maroc, c’est d’investir dans la formation des jeunes, de leur donner les outils et l’encadrement nécessaires pour briller sur la scène internationale. C’est un projet qui me tient à cœur, et j’espère y contribuer de manière significative dans les années à venir.

- Vous avez exprimé le rêve de devenir le premier champion marocain de l’UFC. À quel point pensez-vous être proche de cet objectif, et qu'est-ce qui vous pousse à poursuivre ce rêve ?

Ce rêve est plus vivant que jamais. Chaque combat me rapproche un peu plus de cet objectif, et je crois sincèrement que c'est réalisable. Ce qui me motive, c'est l’idée de représenter non seulement ma carrière, mais tout un pays, sur la scène internationale. Devenir le premier Marocain champion de l’UFC, c’est prouver que nous avons notre place parmi les meilleurs combattants du monde. Chaque jour, je me lève avec cette idée en tête, et cela nourrit ma détermination. Ce n’est pas seulement un rêve personnel, c’est une responsabilité, celle de porter les espoirs de ceux qui croient en moi, au Maroc et ailleurs.


Youssef Zalal : Un parcours qui frappe fort

Né le 4 septembre 1996 à Casablanca, Youssef Zalal est un combattant marocain de MMA dont le parcours exemplaire illustre la persévérance et l'excellence sportive. Dès son plus jeune âge, il se passionne pour les arts martiaux, une discipline qui deviendra pour lui un mode de vie et une vocation. À l'adolescence, il émigre aux États-Unis, où il découvre de nouvelles opportunités dans le monde du MMA. Surnommé "The Moroccan Devil," Zalal gravit rapidement les échelons pour intégrer l'UFC, la plus prestigieuse organisation de combat libre au monde.

Zalal affiche un record professionnel solide de 15 victoires, 5 défaites et 1 nul en MMA, avec plusieurs victoires marquantes, dont sa dernière victoire par soumission lors de son combat contre Jarno Errens à l’UFC Fight Night en août 2024. Compétiteur dans la catégorie des poids plumes (66 kg), il se distingue par un style polyvalent mêlant techniques de grappling, de boxe et de jiu-jitsu. Ce n’est pas seulement ses compétences physiques qui le définissent, mais aussi une mentalité forgée par l’adversité. Malgré les défis rencontrés, Zalal continue de progresser, avec l’ambition de devenir le premier champion UFC marocain, tout en restant profondément attaché à ses racines et désireux de contribuer au développement du MMA au Maroc.

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