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Missiles iraniens en Russie : Une menace pour l'Ukraine et l'Occident ?

L’allience russo-iranien prend une nouvelle ampleur avec les révélations récentes sur la livraison par Téhéran de missiles balistiques à Moscou, un acte qualifié d'« escalade spectaculaire » par les États-Unis. Détails.

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, avec son homologue russe, Vladimir Poutine /@Reuters

Selon plusieurs sources occidentales, dont l'Union européenne et des services de renseignement américains, l’Iran aurait livré à la Russie des missiles balistiques de courte portée, susceptibles d’être utilisés contre les infrastructures ukrainiennes dans les mois à venir. Une manœuvre qui soulève de sérieuses préoccupations internationales et alimente la crainte d’une intensification de la guerre en Ukraine.

Des armes redoutables sur le front ukrainien

D'après le quotidien britannique The Times, plus de 200 missiles Fath-360, capables de frapper des cibles jusqu’à 120 kilomètres, auraient été transférés de l’Iran à la Russie via un port de la mer Caspienne. Ces missiles, plus difficiles à intercepter que les drones Shahed déjà utilisés par la Russie, pourraient cibler les régions ukrainiennes de Soumy et de Kharkiv, des zones proches de la ligne de front où les combats se sont intensifiés ces derniers mois.

Le Fath-360, bien que limité en portée, représente un atout stratégique pour Moscou, qui cherche à pallier ses difficultés croissantes à produire ses propres missiles en raison des sanctions occidentales. Face à la multiplication des frappes russes contre les villes ukrainiennes, cette nouvelle acquisition militaire pourrait permettre au Kremlin de poursuivre ses offensives avec une intensité renouvelée, tout en économisant des munitions fabriquées localement.

Une alliance renforcée dans le cadre d'un troc militaire

Pour l'Iran, cette coopération avec la Russie n’est pas simplement militaire mais aussi économique. Selon des sources iraniennes, ces missiles seraient livrés en échange de denrées essentielles comme le soja et le blé, illustrant la relation d'interdépendance croissante entre les deux nations, toutes deux visées par de lourdes sanctions internationales. Ce troc symbolise un rapprochement stratégique entre des régimes qui cherchent à contourner les sanctions occidentales et à renforcer leurs économies respectives, fragilisées par l’isolement diplomatique et commercial.

En dépit des démentis initiaux de Téhéran, qui avait nié toute implication dans la livraison d'armes à Moscou, plusieurs responsables iraniens, dont Ahmad Bakhshayesh Ardestani, membre du parlement iranien, ont admis ces transferts. Dans une interview accordée au journal iranien Dibdan Iran, Ardestani a affirmé que ces échanges répondaient à « un besoin mutuel » dans un contexte de pressions économiques croissantes.

Réactions internationales : des conséquences en suspens

Face à ces développements, les chancelleries occidentales ne sont pas restées silencieuses. Les États-Unis, par la voix du porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel, ont promis des « conséquences importantes » pour l’Iran, sans toutefois en détailler la nature. Washington, qui a déjà imposé des sanctions contre les fabricants de drones iraniens en raison de leur utilisation par les forces russes, pourrait intensifier ses mesures punitives si ces livraisons de missiles venaient à se confirmer.

De son côté, l'Union européenne a également réitéré sa volonté d'agir rapidement. Peter Stano, porte-parole du service diplomatique européen, a déclaré que l’UE répondrait « en coordination avec ses partenaires internationaux » par l’imposition de « nouvelles et significatives mesures restrictives » à l’encontre de Téhéran. Le spectre de l’arrêt des vols de la compagnie nationale Iran Air vers l’Europe, évoqué lors des discussions du G7 en mars dernier, pourrait ainsi refaire surface dans les semaines à venir.

Vers une nouvelle dynamique géopolitique ?

Cette coopération militaire grandissante entre Moscou et Téhéran s’inscrit dans une dynamique plus large de recomposition des alliances internationales, où des puissances comme la Russie, l’Iran, la Chine et la Corée du Nord cherchent à former un bloc résistant aux sanctions occidentales. Ce « front commun » face à l’Occident permet à ces nations de trouver des soutiens économiques et militaires pour renforcer leurs positions stratégiques sur la scène internationale.

Pour l'Ukraine, ces développements sont autant de motifs d'inquiétude. Déjà confrontée à une pluie de missiles et de drones explosifs depuis le début de la guerre en février 2022, Kiev voit aujourd'hui la perspective d'une escalade militaire devenir de plus en plus probable. Malgré les appels récurrents à l'Occident pour obtenir des armes de plus longue portée, susceptibles de frapper directement le territoire russe, les alliés de l'Ukraine continuent de limiter leur soutien à des conditions très strictes, craignant que toute attaque directe sur la Russie ne déclenche une réaction incontrôlable.

Une escalade inévitable ?

Alors que la guerre en Ukraine s’enlise et que les perspectives de négociations diplomatiques semblent s’éloigner, cette livraison de missiles pourrait être le signe avant-coureur d’une nouvelle phase dans le conflit. Si la Russie utilise effectivement ces armes balistiques iraniennes pour intensifier ses attaques, l’Ukraine et ses alliés devront réévaluer leur stratégie de défense face à une menace militaire accrue.

Dans un contexte où les sanctions peinent à freiner la coopération entre les régimes isolés, la question reste de savoir si l'Occident, fort de ses déclarations, sera en mesure de dissuader Téhéran de poursuivre sur cette voie et d'empêcher une escalade militaire dont les répercussions pourraient être dévastatrices pour la sécurité régionale et mondiale.


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