Aujourd’hui, le 20 janvier 2025, Donald Trump a été investi en tant que 47ème président des États-Unis, marquant son retour à la Maison Blanche après une absence de quatre ans. Cette investiture s'est distinguée par la présence de leaders internationaux et de figures influentes du monde des affaires, signalant des changements potentiels dans la politique étrangère américaine et les relations internationales.
Contrairement à son investiture de 2017, cette cérémonie a vu la participation de plusieurs dirigeants étrangers, notamment le président argentin Javier Milei et la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Des figures de la droite internationale, telles que Viktor Orbán et Nigel Farage, étaient également présentes, soulignant une convergence idéologique entre les États-Unis et certains pays européens.
Parallèlement, des magnats de la technologie, dont Elon Musk, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg et Shou Chew, PDG de TikTok, ont assisté à l'événement, reflétant l'influence croissante des entreprises technologiques dans la sphère politique américaine.
Dans son discours inaugural, Donald Trump a mis l'accent sur l'unité nationale et le succès, tout en abordant brièvement la question de l'immigration illégale. Il a également annoncé son intention de révoquer plusieurs politiques de son prédécesseur, Joe Biden, notamment en matière d'immigration, de commerce, d'économie et de changement climatique, avec plus de 100 décrets exécutifs prévus pour son premier jour en fonction.
Réactions Internationales
À l'échelle mondiale, l'investiture de Trump a suscité diverses réactions. Le président russe Vladimir Poutine a exprimé son ouverture au dialogue avec la nouvelle administration américaine, notamment concernant le conflit en Ukraine, en soulignant la nécessité d'une "paix durable".
En Europe, des responsables politiques ont assisté à la cérémonie, reflétant une volonté de maintenir des relations constructives avec les États-Unis sous la présidence de Trump.
Le retour de Trump à la présidence soulève des questions sur l'avenir du multilatéralisme et des accords internationaux. Certains analystes estiment que son administration pourrait marquer un coup dur pour le multilatéralisme, en raison de son approche unilatérale et de son scepticisme envers les institutions internationales.
Par ailleurs, des préoccupations émergent concernant les politiques environnementales de l'administration Trump, notamment en ce qui concerne les mesures anti-écologiques proposées par certains de ses alliés ultraconservateurs.
3 QUESTIONS À YASSINE EL YATTIOUI : « L'ADMINISTRATION TRUMP SEMBLE DÉTERMINÉE À POURSUIVRE UNE POLITIQUE COMMERCIALE PROTECTIONNISTE »
Yassine El Yattioui, Expert en relations internationales et Secrétaire général de NejMaroc : Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation
1. Comment la réélection de Trump pourrait-elle influencer les dynamiques géopolitiques mondiales?
La réélection de Donald Trump en 2025 est susceptible de modifier les dynamiques géopolitiques mondiales de manière significative. Lors de son discours inaugural, le président Trump a exprimé son intention de renforcer la souveraineté nationale des États-Unis en limitant l'immigration illégale et en augmentant la production énergétique nationale, notamment par l'extraction pétrolière. Ces mesures pourraient entraîner une redéfinition des relations internationales, en particulier avec les pays exportateurs d'énergie, en réduisant la dépendance des États-Unis vis-à-vis des importations énergétiques.
En matière de politique étrangère, le président Trump a déclaré vouloir être reconnu comme un artisan de la paix, affirmant que la force d'une nation se mesure au nombre de guerres qu'elle met fin ou qu'elle prévient, plutôt qu'à celles qu'elle remporte. Cette position suggère une possible réorientation de la politique étrangère américaine vers une approche moins interventionniste, ce qui pourrait affecter les alliances militaires existantes et la présence des troupes américaines à l'étranger.
Par ailleurs, l'intérêt manifesté par le président Trump pour le retour du contrôle du canal de Panama sous juridiction américaine pourrait raviver des tensions diplomatiques avec les nations latino-américaines, en particulier le Panama, et potentiellement avec la Chine, qui a investi dans des infrastructures clés dans la région.
La proposition de renommer le golfe du Mexique en "golfe de l'Amérique" pourrait également être perçue comme une provocation par les pays voisins, notamment le Mexique, et pourrait compliquer les relations diplomatiques avec ces nations.
En somme, la réélection de Donald Trump pourrait entraîner un recentrage des États-Unis sur leurs intérêts nationaux, avec des implications majeures pour les relations internationales, les alliances stratégiques et les dynamiques géopolitiques mondiales.
2. Quelles sont les principales différences entre la politique étrangère de Donald Trump lors de son premier mandat et les orientations prévues pour son second mandat débutant en 2025 ?
Lors de son premier mandat, la politique étrangère de Donald Trump était caractérisée par une approche "America First", mettant l'accent sur les intérêts nationaux des États-Unis, souvent au détriment des engagements multilatéraux. Cette période a vu le retrait des États-Unis de plusieurs accords internationaux, tels que l'Accord de Paris sur le climat et l'accord nucléaire iranien, ainsi qu'une réévaluation des alliances traditionnelles, notamment avec l'OTAN.
Pour son second mandat débutant en 2025, le président Trump a, lors de son discours inaugural, réitéré son engagement envers la souveraineté nationale, annonçant des mesures telles que la limitation de l'immigration illégale et l'augmentation de la production énergétique nationale par le biais de l'extraction pétrolière. Ces initiatives suggèrent une continuité dans la priorité accordée aux intérêts domestiques.
Cependant, une distinction notable dans son discours est sa volonté affichée d'être perçu comme un artisan de la paix, déclarant que la force d'une nation se mesure au nombre de conflits qu'elle résout ou prévient, plutôt qu'à ceux qu'elle remporte. Cette déclaration pourrait indiquer une inclination vers une politique étrangère moins interventionniste, contrastant avec certaines actions militaires menées lors de son premier mandat.
De plus, l'intérêt exprimé pour le retour du contrôle du canal de Panama sous juridiction américaine marque une nouvelle orientation potentielle, suggérant une attention accrue aux zones stratégiques influençant le commerce international et la projection de puissance maritime des États-Unis.
En conclusion, bien que le second mandat de Donald Trump semble maintenir l'accent sur les intérêts nationaux, certaines déclarations de son discours inaugural indiquent des ajustements potentiels dans l'approche de la politique étrangère, notamment une possible réduction des interventions militaires directes et une focalisation sur des initiatives stratégiques spécifiques.
3. Comment l'administration Trump envisage-t-elle de gérer les tensions commerciales avec la Chine et l'Union européenne, et quelles stratégies sont mises en place pour protéger les intérêts économiques américains ?
L'administration Trump, lors de son second mandat débutant en 2025, semble poursuivre une stratégie économique axée sur la protection et la promotion des intérêts américains face aux défis commerciaux posés par des acteurs majeurs tels que la Chine et l'Union européenne.
Dans son discours inaugural, le président Trump a annoncé des mesures visant à stimuler la production manufacturière américaine, notamment par l'imposition de tarifs sur les produits étrangers. Cette approche tarifaire est cohérente avec sa politique commerciale antérieure, qui cherchait à réduire le déficit commercial des États-Unis et à encourager la relocalisation des industries sur le sol américain.
Concernant la Chine, l'administration précédente avait engagé une guerre commerciale caractérisée par l'imposition mutuelle de droits de douane. Les déclarations récentes suggèrent que le président Trump pourrait maintenir, voire intensifier, cette posture en utilisant les tarifs comme levier pour négocier des conditions commerciales plus favorables et protéger les industries nationales des pratiques commerciales jugées déloyales.
En ce qui concerne l'Union européenne, les tensions commerciales avaient également été marquées par des différends sur des questions telles que les subventions aéronautiques et les taxes numériques. L'accent mis sur l'augmentation de la production manufacturière américaine et l'imposition de tarifs sur les importations pourraient signaler une volonté de l'administration de rééquilibrer les relations commerciales transatlantiques en faveur des États-Unis.
Par ailleurs, l'initiative visant à établir un Département de l'efficacité gouvernementale, mentionnée dans le discours inaugural, pourrait jouer un rôle dans la rationalisation des politiques commerciales et économiques, en assurant une coordination plus efficace des mesures visant à protéger les intérêts économiques américains.
En somme, l'administration Trump semble déterminée à poursuivre une politique commerciale protectionniste, utilisant des outils tels que les tarifs douaniers pour gérer les tensions avec la Chine et l'Union européenne, tout en mettant en œuvre des stratégies destinées à renforcer la compétitivité économique des États-Unis sur la scène mondiale.
L'investiture de Donald Trump en janvier 2025 marque un tournant significatif dans la politique américaine et ses relations internationales. Les premières actions de son administration, ainsi que les réactions mondiales, seront déterminantes pour façonner le paysage géopolitique des années à venir.
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