Avec une carrière marquée par la puissance et la résilience, Tarik Khbabez s’est imposé comme l’un des combattants marocains les plus redoutables sur la scène internationale du kickboxing. Animé par une détermination inébranlable, il a su surmonter les défis et gravir les échelons des plus prestigieuses organisations. Dans cette interview, il revient sur son parcours, ses ambitions et son engagement à inspirer la nouvelle génération de combattants marocains.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours dans le kickboxing professionnel et ce qui vous a poussé à choisir cette voie ?
Depuis mon enfance, j’ai toujours été attiré par les arts martiaux. Ma sœur pratiquait le karaté et, à l’époque, elle était plus forte que moi. Cela m’a donné envie de m’entraîner pour la surpasser. Je suis né à Rabat et j’ai grandi à Salé. Plus tard, ma famille a déménagé aux Pays-Bas, ce qui a été un véritable défi pour nous adapter, notamment à l’école. C’est là que j’ai commencé le kickboxing. À cette époque, je pratiquais aussi le football en tant que gardien, mais j’ai dû faire un choix. J’ai finalement opté pour le kickboxing, car je trouvais ce sport plus compétitif : si tu es le plus fort, tu peux dominer tout le monde.
Votre surnom "The Tank" évoque puissance et résilience. Comment l’avez-vous obtenu et en quoi reflète-t-il votre style de combat ?
Mon surnom "The Tank" m’a été attribué lorsque je combattais au ONE Championship. Lors d’un de mes combats, un commentateur, ancien combattant du K-1, a remarqué mon style agressif et inébranlable. Il a comparé ma manière d’avancer sur le ring à un char d’assaut : je ne recule jamais. Ce surnom reflète parfaitement mon approche du combat : avancer, imposer mon rythme et ne jamais céder de terrain.
Vous êtes passé de la catégorie poids lourds à mi-lourds. Quels défis avez-vous rencontrés et comment avez-vous adapté votre style de combat ?
En termes de gestion du poids et d’alimentation, la catégorie poids lourds est plus simple : on peut manger librement, surtout en tant que Marocain, avec notre cuisine riche en calories ! Mais cette catégorie est moins équilibrée, car il n’y a pas de limites de poids. On se retrouve face à des combattants de 130 ou 140 kg mesurant plus de 2 mètres. La moindre erreur peut être fatale. J’ai donc décidé de descendre en mi-lourd pour viser le titre mondial. Être champion du monde me donne plus de contrôle sur mon parcours et me permet de challenger d’autres champions. D’ailleurs, j’ai déjà demandé un combat contre Rico Verhoeven, mais Glory a refusé.
Vous avez combattu dans plusieurs organisations prestigieuses : ONE Championship, Superkombat, et maintenant Glory Kickboxing. Comment décririez-vous l’atmosphère et la culture des fans dans chacune ?
Grâce à Dieu, j’ai eu l’opportunité de combattre dans plusieurs organisations prestigieuses. J’ai commencé avec Superkombat, où j’ai pu me faire un nom. Ensuite, j’ai rejoint le ONE Championship, une expérience totalement différente : l’organisation était très professionnelle et le staff extrêmement bienveillant. Lorsque mon contrat avec ONE est arrivé à son terme, j’ai eu le choix entre renouveler ou tenter une nouvelle aventure avec Glory. J’ai opté pour Glory, qui est plus renommée sur la scène mondiale du kickboxing et qui me permettait d’être plus proche de chez moi.
Quelles ont été les figures les plus influentes de votre carrière et en quoi ont-elles façonné votre parcours ?
Les deux figures qui m’ont le plus inspiré sont Muhammad Ali et Mike Tyson. Leur parcours m’a profondément marqué, notamment les épreuves qu’ils ont traversées au début de leur carrière. En les voyant réussir malgré les obstacles, je me suis dit : « S’ils l’ont fait, pourquoi pas moi ? » Ils sont humains comme moi, et leur détermination m’a motivé à persévérer et à croire en mes propres capacités.
Après avoir défendu avec succès votre titre de champion du monde des mi-lourds chez Glory, que ressentez-vous en étant le meilleur au monde dans votre catégorie ?
Grâce à Dieu, c’est une sensation indescriptible. Voir ses rêves se réaliser est la plus grande des récompenses. Tous les efforts, les entraînements intensifs et les sacrifices prennent alors tout leur sens. Être champion du monde n’est pas seulement une consécration, c’est aussi une responsabilité : celle de continuer à progresser et d’inspirer les générations futures.
Quels sont vos objectifs à court et long terme ? Envisagez-vous d’explorer d’autres sports de combat comme la boxe ou le MMA ?
Depuis mon enfance, la boxe m’a toujours passionné, et j’aimerais relever ce défi. Récemment, le président de l’UFC a annoncé la création d’une nouvelle organisation dédiée à la boxe. Pourquoi ne pas tenter l’aventure ? Par ailleurs, j’ai un autre grand objectif : représenter le Maroc aux Jeux Olympiques de 2028. J’étais sur le point de participer aux JO de 2024, mais des contraintes m’en ont empêché. Cette fois, je ferai tout pour défendre les couleurs de mon pays et hisser notre drapeau sur la scène mondiale.
Les sports de combat connaissent un essor au Maroc. Comment voyez-vous cette évolution et quel impact aimeriez-vous avoir sur la nouvelle génération de combattants ?
Le Maroc regorge de talents dans les sports de combat. Il suffit d’entrer dans une salle d’entraînement pour voir le niveau exceptionnel des jeunes combattants. Ce qu’il leur manque, c’est du soutien et de la visibilité. Heureusement, les réseaux sociaux leur offrent aujourd’hui une plateforme pour se faire remarquer et accéder aux grandes organisations. Mon message aux jeunes Marocains est simple : entraînez-vous dur, croyez en vous, et un jour, vous réaliserez vos rêves.
Tarik Khbabez : Le Tank qui avance sans reculer
Né le 20 avril 1992 à Rabat, Tarik Khbabez est un kickboxeur marocain dont la carrière illustre la force et la persévérance. Dès son plus jeune âge, il se passionne pour les sports de combat et se forge rapidement une réputation de combattant puissant et endurant. Surnommé "The Tank" pour son style agressif et son impressionnante capacité à encaisser les coups, Khbabez s’est illustré sur les rings du Glory et du ONE Championship, deux des plus grandes organisations mondiales de kickboxing.
Avec un palmarès impressionnant, il a affronté certains des meilleurs poids lourds de la discipline, prouvant à chaque combat son mental d’acier et son explosivité. Mais au-delà de la compétition, Khbabez reste profondément attaché à ses racines marocaines et aspire à voir le Maroc rayonner davantage dans le monde du kickboxing. Son parcours, marqué par la ténacité et l’ambition, en fait un modèle pour la jeune génération de combattants désireux de briller sur la scène internationale.
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